Le symbole souvent utilisé
par le Portique est le Phénix (φοῖνιξ [phoînix] « pourpre ») ; cet oiseau renaissant de ses cendres évoque
le cycle de la vie où rien n’est créé ni ne disparaît mais se transforme en
permanence. Le feu (πῦρ) représente l’énergie qui anime la matière. Ce symbole
pourrait être d’origine phénicienne.
Sous le Portique (stoïcisme contemporain)
jeudi 3 décembre 2015
vendredi 27 novembre 2015
QU’EST-CE QUE LE STOÏCISME ?
Définition
Le stoïcisme, que l’on appelle aussi l’École du Portique et plus simplement le Portique1, se présente comme un courant de pensée systémique2et rationaliste, n’excluant pas la dimension spirituelle3, qui invite l’être humain à accepter sa nature comme une partie intégrante du cosmos en pratiquant un travail sur lui-même pour l’amener à une harmonie, tant intérieure, qu’universelle, et à une réalisation de soi qui contribue à l’épanouissement (le Souverain Bien) dans une perspective intégrale. Cette philosophie, véritable art de vivre, invite à la pratique d'exercices (ἄσκησις [áskēsis]i)de méditation conduisant à vivre en accord avec la nature et la raison pour atteindre la sagesse (Connaissance) et un bonheur envisagés comme une tranquillité de l’âme, désignée par le terme ataraxie (ἀταραξία [ataraxía]ii), résultant de la modération et de l’harmonie, équilibre d'une existence débarrassée des tourments. Le stoïcisme nous offre une voie pratiquevers la sagesse qui passe par un travail sur soi. Ce courant ne propose pas de croyances et s’appuie sur la pratique plutôt que sur des spéculations intellectuelles. Nous pouvons découvrir les théories enseignées mais surtout nous sommes invités à les mettre en pratique. Cette école philosophique majeure, fondée au IIIèmesiècle av J.-C. par Zénon de Kition4, se prolonge durant toute l’Antiquité dans l'ensemble de l’aire méditerranéenne et reste influente jusqu’à nos jours. Philosophie de l’acceptation et du courage, qui pourrait paraître, au premier abord fataliste (accueillir ce que le sort nous assigne et qui ne dépend pas de nous) mais se révèle volontariste (agir pour ce qui dépend de nous). Face à son destin, l’homme accepte ce qui arrive et, en accompagnant les événements, il réalise naturellement ce que les vertus et la raison exigent de lui. Le stoïcisme vise à l’accomplissement de l’Homme, finalité du chemin où le progressant (προκόπτων [prokóptôn]-progressens- prōgressŏr5) travaille sur lui et exprime sa nature profonde.
1 Car l’enseignement de ses fondateurs était dispensé à l’ombre d’un portique, décoré par le peintre Polignotos, qui longeait l’agora d’Athènes : la Stoa Poikilè (ἡ ποικίλη στοά), le « portique peint ». Les termes stoïcien et stoïcisme dérivent du nom stoa.
2 Sur la systémique on peut lire avec profit l'ouvrage de Joël de Rosnay, Le macroscope, Éditions du Seuil, 1975.
3 L'absence de dogme religieux dans le stoïcisme le rend compatible avec la plupart des sensibilités religieuses ouvertes. Pour un stoïcien, la foi est indiscutable elle procède du for intérieur.
4 Ζήνων, né à Kition (Chypre) vers 335 avant notre ère, et mort à Athènes circa 262-261 avant notre ère.
5 On désigne ainsi, dans le stoïcisme récent, celui qui s'est engagé sur la voie stoïcienne. Le participe progressens et le nom d'agent prōgressŏr se rattachent au verbe prōgrĕdĭorqui signifie « aller en avant, aller plus loin. » Le stoïcisme ne conçoit pas un disciple qui se soumet mais un esprit libre qui progresse pas à pas.
i) ἄσκησις [áskēsis] est à l'origine du terme ascèse ou ascétisme. Dans le stoïcisme le terme ἄσκησις désigne les exercices volontaires visant à entraîner le corps et l'esprit.
ii) ἀταραξία [ataraxía] que l'on peut rendre par « ataraxie » signifie « absence de troubles ».
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